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Le lac Jack London

Ce qui frappe en premier, lorsque l’on entend parler du lac pour la première fois, c’est bien entendu son nom, qui a beaucoup fait parler et fait couler beaucoup d’encre. Car en effet, comment, dans l’une des régions les plus reculées de Sibérie, pendant la période soviétique, un tel nom a-t-il pu être adopté ? Entre controverse, incompréhensions confusion et fascination, c’est toute une légende qui a été construite autour de cette étendue d’eau découverte dans les années 1930. Selon la version la plus répandue, autant chez les autochtones que dans les sources officielles, c’est le « premier géologue » qui aurait découvert ce lieu qui l’aurait nommé ainsi. Il se considérait extrêmement chanceux d’être le premier à fouler la terre de cette vallée perdue et pourtant... En arrivant au bord du lac, il découvrit un livre abandonné, un ouvrage de Jack London. En mémoire de cette découverte étonnante, il décida de baptiser le lac ainsi. En réalité, c’est au géologue Youri Bilibine que l’on doit cette appellation pour le moins singulière, il déclara même « C’est un écrivain courageux, il faut bien nommer quelque chose en son nom ! ». P. Skornyakov, un autre géologue qui travaillait dans les environs a aussi appuyé cette proposition, et en 1932, le lac fut enfin baptisé en l’honneur de l’écrivain américain. Comme celui-ci était profondément socialiste et soutenait les idées de Marx et Engels, cette appellation ne suscita pas de question et fut approuvée par les hautes instances de l’État. Le lac Jack London, plus couramment appelé Jack, est un endroit très pittoresque. Ses berges étroites et dentelées s’étendent sur de nombreux kilomètres entre les montagnes et rappellent étrangement les fjords norvégiens. La crête du Grand Annatchag qui surplombe le lac (qui se trouve déjà à 803 mètres d’altitude), quant à elle, n’est pas sans rappeler les Alpes françaises. Les pics rocheux percent les nuages à hauteur de 2000 mètres et les deux sommets les plus hauts, Aborigèneet Enneigé, culminent respectivement à 2287 et 2292 mètres d’altitude, le rêve de tout alpiniste qui se respecte. Ces deux tours verticales, comme des gardes géants, protègent la paix du lac, alors que les pentes enneigées interdisent l’accès aux sommets, cachés derrière les nuages. En automne, sur la surface miroitante de l’eau, les épines vertes des conifères laissent place aux reflets jaunes brûlant les mélèzes duveteux, alors que des berges rocheuses et des rares criques sablonneuses naissent les cèdres qui s’élèveront bientôt et ombrageront les bords du lac. Ici, l’eau est si transparente que l’on peut observer les poissons nager à dix mètres de profondeur. On y trouve principalement les Thymallus, magnifiques poissons à l’imposante nageoire dorsale vivant exclusivement dans les eaux propres et froides des rivières et lacs de montagne. Mais il y a aussi bien d’autres prises qui y vivent, telles que les truites, vairons et autres chabots. Situé en amont de la Kolyma, cette zone est littéralement piquée de grandes mares prenant place dans un renfoncement laissé par un glacier disparu. Ce magnifique ensemble de marécages forme une cuvette entourée d’arêtes montagneuses. Au printemps, les alpages qui entourent le lac sont parcourus de nombreux ruisseaux et rivières issus de la fonte des neiges. C’est aussi à cette saison que les rhododendrons jaunes fleurissent et l’arôme fin des ledums est des plus attrayants. L’été promet alors une riche récolte de pommes de pin, de champignons, d’airelles rouges et de framboises. De nombreuses espèces de champignons poussent en abondance, tellement parfois qu’il est même difficile de se frayer un chemin à travers... La vallée et le lac jouissent d’un climat singulier, en effet, bien qu’il fasse 20°C en été et que l’eau sur la berge atteigne les 12°C, les plaques de glace au milieu du lac ne fondent pas et dérivent au gré des vents. Elles atteignent jusqu’à deux mètres d’épaisseurs, même au plus chaud de la saison. Il n’est donc pas étonnant qu’avec un tel été, l’hiver en ce lieu soit impitoyable et long, s’étalant d’octobre à mai. Au cœur de l’hiver, les températures tombent en dessous de -30°C et les blizzards et tempêtes sévissent, soulevant d’énormes quantités de neige et formant des congères sous la roche exposée aux vents. Celle-ci ne fondra qu’en début mai, ce qui explique que les excursions en ces terres reculées se déroulent le plus souvent vers juillet-août. Le cap des biologistes, qui se trouve sur l’île « Petit Jack » au milieu du lac est façonnée de telle façon, que la majorité des berges rocheuses et marécageuses sont complétement recouvertes de sable fin, lui donnant des aspects d’île tropicale paradisiaque. La grande différence réside dans le fait que ce ne sont pas des dauphins qui nagent dans ces eaux, mais bien des saumons. En 1984, le lac et le massif montagneux ont été déclarés zones protégées exclusives, monuments naturelset objets d’intérêt touristique. En ce lieu, il est facile de se sentir comme le premier pionnier ; que vous décidiez de monter aux pics Enneigé, de vous promener dans la vallée, de pêcher dans une des abondantes étendues d’eau en bas des montagnes ou tout simplement de partir en expédition dans les alpages, l’aventure sera toujours au rendez-vous dans un paysage grandiose et sauvage à perte de vue. Les experts de la Kolyma affirment que le lac Jack London et ses alentours renferment les paysages les plus beaux de tout l’oblast de Magadan Comment s’y rendre ? Se rendre au lac Jack London est très difficile, mais pas impossible... Le chemin est clairement réservé aux personnesayant une forte volonté, recherchant une expérience inoubliable loin de la civilisation et rêvant de devenir pionniers. Pourtant, il est fortement conseillé d’y aller en groupe organisé pour une première excursion, car en effet, la route pour s’y rendre n’est pas de tout repos. Après avoir parcouru les 600 km de Magadan à la petite ville de Yagodnoye, il faut désormais prendre un des bus locaux qui sillonnent le secteur. Mais c’est un peu plus loin que commence l’aventure, car il vous faudra surmonter 60 km de forêts et de routes détériorées dont les cours d’eaux doivent être passés à gué. Il est impossible de traverser cette distance autrement qu’en véhicule tout-terrain ou en hélicoptère... Heureusement, quand vous serez arrivés, une base touristique vous attendra avec la possibilité de loger dans une maison en bois ou sous tente sur le coin de la berge qui vous attirera le plus...
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