Sur les traces des Evenks de Sibérie

Les Evenks, un peuple nomade, étaient jadis les plus nombreux en Sibérie. Ils vivaient dans les territoires sauvages du nord du Baïkal et s'occupaient de l'élevage des rennes, la pêche et la chasse. Actuellement on n'en compte plus de 2000 Evenks au lac Baïkal.  Même s'ils ne vivent plus sous « les tchoumes », ils n'ont pas oublié leurs occupations principales et empruntent les sentiers anciens de leurs prêtres pour se procurer de la nourriture dans la taïga généreuse.

Nous vous invitons à suivre ces sentiers sur le lit des rivières gelées accompagné d'un chasseur évenk. C'est avec beaucoup de sagesse que ce peuple avait choisi le passage par les rivières gelées dans la taïga impénétrable et les montagnes de la crête Bargouzinski vers les endroits les plus propices et les pâturages protégés contre les carnassiers. La glace, couverte d'une couche de neige, ne glisse pas et facilite la progression dans la taïga touffue.  

Nous marcherons en pleine autonomie sur les rivières gelées, ferons 3 jours de ski de fond dans les endroits enneigés, dormirons dans les cabanes de chasse des évenks chauffées au poêle. La capacité de ces cabanes ne dépasse pas six personnes, c'est pourquoi nous voyagerons en tout petit groupe. Nous porterons nous-même nos bagages parce qu'il est impossible de recourir aux services des porteurs à cause du manque de place dans les logements. C'est pourquoi nous prévoirons le minimum d'affaires indispensables pour la randonnée de façon à ce que le poids du sac à dos ne dépasse pas 8 kilos.   

Pourtant les trajets pédestres de jour ne depassent pas 15 km et l'effort physique sera récompensé par les paysages spectaculaires : montagnes majestueuses, lacs d'origine glacière abondant de poissons où personne ne les pêche, taïga enneigée, bêtes sauvages. Nous ferons aussi connaissance avec des rennes élevés par les Evenks. Ils ne sont plus aussi nombreux qu'au 19 siècle parce que la viande et la peau de rennes n'a plus beaucoup de demande en Russie. Mais les Evenks de ces lieux gardent les traditions de leurs pères et maintiennent un petit troupeau de ces nobles bêtes.

Le retour s'effectuera par le même chemin, mais la splendeur de l'itinéraire le mérite bien. Avec un peu de chance nous verrons des animaux sauvages (zibeline, écureuil, cerf, élans, cerf à musque etc) ou leurs traces, nous laisserons dans nos cabanes les provisions qui nous restent vers la fin du voyage et selon la loi inédite de la taïga préparerons une petite réserve de bois de chauffage pour les prochains chasseurs . 

Malgré son caractère aventureux, ce voyage ne nécessite pas de grand engagement physique, être en bonne forme est suffisant. Mais il demande un bon moral et un bon sens d'humour pour surmonter l'inconfort des hébergements lors de 10 jours de randonnée et s'aventurer dans le domaine isolé des chasseurs évenks.