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La Vallée de la Mort – Butugychag

Ce n’est que récemment que l’on a appris l’existence de mines d’uranium dans ce camp de travaux forcés à 40 km au nord-ouest d’Oust-Omtchoug. Celui-ci ne fait d’ailleurs pas partie des registres officiels des camps abandonnés, mais les preuves indéniables des horreurs qui s’y sont déroulées jonchent encore le sol de ce que les évènes avaient appelé en leur temps « La Vallée de la Mort ». Pourquoi un tel nom en premier lieu ? Des années avant que la terreur Stalinienne ne frappe ? Selon la légende, les tributs nomades qui vivaient dans la région auraient essayé de faire transhumer leur élevage de rennes par cet endroit. En longeant la rivière, ils y auraient trouvé les restes d’un immense charnier rempli d’os et de crânes humains. Peu de temps après cette découverte macabre, les rennes commencèrent à montrer les signes d’une maladie inconnue dont les premiers symptômes se traduisirent par la perte de poils au niveau des pattes, puis par un affaiblissement de l’animal, parfois suivi de sa mort... Butugychag est un camp de correction qui faisait partie d’un ensemble plus grand encore de réseaux de goulags de la région de la Kolyma. Entre 1939 et 1956, l’ensemble des camps aurait accueilli au maximum de sa capacité plus de 18 000 personnes employées dans la prospection et la transformation des minerais dans les conditions extrêmes propres à la Sibérie, qui à elle-seule, de par son climat, constitue une prison dont il était impossible de s’échapper. Ce qui fait la différence, et la terrible renommée de Butugychag, est la présence, en quantité mince, mais dangereuse, d’uranium dans ses mines, qui étaient extraite par les prisonniers à la main, sans aucun équipement de protection. Il va sans dire que l’espérance de vie de ces pauvres âmes était encore plus limitée que dans les autres établissements des alentours. En plus de l’exposition permanente aux radiations, certaines sources confirment la présence d’un centre de recherches médicales pratiquant des expériences sur les prisonniers... Le premier filon d’étain a été découvert dans la zone en 1936 par un géologue dont les recherches l’ont mené à annoncer la présence de 10 000 tonnes de métaux précieux sous la surface de la croûte terrestre. C’est ainsi qu’il fut décidé par le Dalstroï* d’installer le camp Butugychag à proximité de la mine du même nom. Avant la guerre, environ 200 hommes y travaillaient, mais au début des années 50, avec la terreur imposée par Staline et les déportations nombreuses, le nombre de prisonniers et de travailleurs civils augmenta drastiquement. Le développement accru de l’extraction autour de ce filon d’étain était lié à la présence de minerais uranifères, présents en petite quantité, mais suffisants pour menacer la vie des mineurs chargés de prospecter la zone. Autour de la mine, quelques tunnels supplémentaires ont été creusés ainsi que de nombreuses décharges à ciel ouvert où sont restés entreposés les résidus de minerais et de chemin de fer. Plus loin, près du camp pour femmes de Bakkhanka, se trouve l’usine d’enrichissement d’uranium, et quelques murs de pierre clôturés sont encore debout ici et là. Beaucoup de ces infrastructures sont encore visibles aujourd’hui, vestiges lugubres du triste passé de ces lieux et porte encore les stigmates des fils barbelés, vieux débris métalliques et dissuasion efficace contre les déserteurs... Les rapports négatifs concernant la mine de Butugychagne furent communiqués qu’en 1953 et la production commença à se réduire. Peu après la mort de Staline et la reconversion du système « Dalstroï », les mines d’uranium et d’étain ont fermé, ainsi que l’usine métallurgique avant d’être complétement abandonnés. Si l’on marche à travers la vallée, on peut apercevoir à gauche le centre du camp et son cimetière. Le plateau cerné par les collines est recouvert de rangées régulières de pierres à peine visibles sur lesquelles sont déposées des plaques d’étain frappées de numéros. De tous les camps de la Kolyma, Butugychag est sûrement un des plus terribles... Il existe beaucoup de légendes et de mythes autour de cet endroit maudit, même si beaucoup d’entre eux n’ont encore jamais été vérifiés. Il n’en demeure pas moins que la visite de ces lieux reste des plus intéressantes, même si il faut observer quelques règles de sécurité primordiale une fois entré dans la zone où l’on observe une radioactivité naturelle accrue. Les consignes de base à respecter sont les suivantes : - Ne pas rester trop longtemps dans la zone contaminée, - Ne pas boire l’eau des sources et rivières des environs, - Ne pas consommer les champignons et les baies qui ont poussé dans la zone contaminée, - Ne pas ramener avec soi de roches ou de plantes ramassés dans la zone contaminée. * une organisation soviétique chargée de gérer la construction des routes et l’exploitation des minerais dans la région de la Kolyma
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